
Bagne de Rochefort

Le bagne de Rochefort était un établissement pénitencier. Celui-ci a fermé ses portes en 1854, au début du Second Empire.
Il faisait partit des trois « grands bagnes » avec Toulon et Brest. Ce bagne a été conçu pour accueillir 500 détenus mais on pu en interner jusqu’à 2500. Après la création des bagnes coloniaux, le bagne de Rochefort a fermé. Aujourd'hui, les bâtiments qui ont survécu à un incendie en 1888 et au destruction de 1944, sont occupés par une entreprise de la ville. Aux Archives du Services Historiques de la Défense à Rochefort, on peut trouver le registre des matricules des prisonniers retenus dans le bagne de cette ville.
Le ferrage
Le condamné était allongé à plat ventre, sur une grande planche de bois, muni d'une enclume. Puis, il pliait sa jambe de manière à ce qu'elle forme un angle droit et que sa cheville soit le plus proche possible de l'enclume. Un forçat le maintenait ainsi, pendant qu'un autre, le chaloupier, munissait la cheville d'une manille, un anneau de fer, fermé par un boulon.
Puis on passait une épaisseur de linge, nommé patarasse, entre l'anneau de fer et la cheville. Et on fixait à l'anneau une chaîne de fer composé de 9 maillons. L'ensemble pèse 3,5 kilogrammes.
Une fois la chaîne fixée, le détenu ne l'a quittait plus. Le pantalon et le caleçon étaient munis d'une rangées de boutons sur chaque jambe, pour lui permettre de se changer sans enlever la chaîne.
Puis à force de traîner sa chaîne, le détenu finissait par acquérir une démarche spécifique.
Cette chaîne permettait d'attacher les prisonniers au bancs pour la nuit, mais également de l'attacher à la chaîne d'un autre détenu la journée. Cela était nommé l'accouplement, les deux forçats étaient donc forcés de se suivre. C'était une manière de plus de les priver de leur liberté. Bien sûr les détenus avaient parfois des différents quant à la direction à prendre. Alors parfois, le problème se réglait de manière pacifique, en jouant au carte ou autre. Ou le problème se réglait de manière plus violente.


Pour éviter ses accidents, l'administration ne faisait rien. Elle mettait tout en œuvre pour éviter les évasion. Et donc pour cela elle mettait les peines longues avec les peines courtes. Car en mettant des hommes possédant une longue peine à purger « il en résulterait nécessairement des évasions. », écrivit Millet, le commissaire du bagne de Rochefort.
Une fois ferré, le forçat avait le droit à 3 jours de repos avant de partir au travail.
Le soir venu, les condamnés rentraient au bagne. La grille s’ouvrait : le bruit assourdissant des chaînes remplissaient la salle.
Puis, pendant quatre heures, les condamnés allaient et venaient librement, avec l’accord de leur compagnon d’accouplement, certains s’allongeaient sur le tolar, d’autres lisaient, écrivaient à leur famille, ou encore s’amusaient à graver des noix de coco ou confectionner de petits objets de fantaisie en bois ou en paille. Des groupes se formaient ici et là autour d’un jeu de cartes. Les jeux d’argent étaient interdits mais des pièces de monnaie passaient quand même de main en main.
Le nouveau observait avec angoisse tous ces crânes rasés qu’il devrait côtoyer pendant des années. Parmi eux se trouvait des voleurs, faux-monnayeurs, bandits de grand chemin, violeurs, virtuoses du détroussement de bourse et du vidage de gousset, de l’escalade, de la fausse clé ou des fausses écritures, assassins, comptables indélicats.
Des cuisiniers en bonnet rouge apportaient la soupe. Puis, à 8 heures, un coup de sifflet commandait le silence. Les condamnés étaient conduits à leur place réservée sur un tolar, et les gardes-chiourmes passaient l’anneau de leur chaîne à la tringle métallique qui courait le long du banc : c’est la mise au ramas. La grille se refermait, les argousins prenaient leur poste de surveillance, jusqu’au matin.